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Comment est perçu votre album Désirs Contraires par le public ?
C'est plutôt positif, mais je travaille sur la promotion des 2 albums (le français et l'international). En France ça démarre plus lentement car il y a des histoires de format. En ce moment c'est le retour des chansons françaises, des comédies musicales et finalement je ne fais pas trop dans les variétés.

Vous avez écrit une partie des textes et des mélodies en compagnie d'Erick Benzi, comment s'est passée votre collaboration ?
Notre collaboration a été très bonne ça fait 2 albums que nous travaillons ensemble et plus de 3 ans que nous nous connaissons; nous nous comprenons à demi-mot. C'est un grand luxe d'une part de travailler avec quelqu'un d'aussi talentueux, de pouvoir se comprendre aussi bien et de suivre le même chemin avec des sensibilités différentes qui conduisent au résultat final.

Quelles sont vos sources d'inspirations pour l'écriture ?
Des choses qui se passent dans ma vie mais pas forcément mes histoires; je me nourris énormément des rencontres avec les gens, les musiques que j écoute parce qu'en fait tout ce qui évoque l'émotion est très bon pour écrire. Il faut prendre un temps de réflexion et un peu de recul pour écrire avec une certaine objectivité.

Pourquoi avoir choisi de s'impliquer d'avantage sur ce 2ème album ?

Je trouve qu'il est normal qu'un artiste ait le contrôle artistique de ce qu'il fait, sur la pochette de l'album il y a ma photo et mon nom dessus; il faut que je sois convaincue à 200% de ce qu'il y a dedans, c'est moi qui vais le défendre, aller sur scène et donner des interviews.

De quels instruments jouez-vous ?
Je joue du piano, c'est déjà pas mal; il y a 82 notes à connaître.

On sent dans les textes que vous attachez beaucoup d'importance à vos relations avec les autres et on y sent aussi un certain respect pour la planète ?
Ce sont mes racines indonésiennes on m'a appris depuis toute petite à respecter l'homme et la nature parce qu'on ne vit pas seul, il faut commencer par-là, il faut se respecter pour pouvoir après respecter les autres, il faut s'aimer pour après aimer les autres; c'est très important pour moi

Concernant les nombreuses images qui parsèment les textes : "Comme un feu qui glace, Tes phrases d'hirondelles..." sont-elles des souvenirs de la culture indonésienne ?
En fait ce qui m'a agréablement surpris c'est le fait qu'en français on puisse utiliser des images tout comme en indonésien où on en utilise de nombreuses car il y a peu de vocabulaire et il faut en mettre pour se faire comprendre. En France c'est juste pour illustrer ses propos, ça m'amuse beaucoup de jouer avec ce genre de choses et d'aligner les 2 cultures, c'est joli, c'est poétique et j'adore la poésie.
Je ne connais pas encore beaucoup la poésie française mais je lis beaucoup en français depuis 3 ans, j'adore Boris Vian, il est mon héros.

Quelles sont les différences entre l'album français et Chrysalis sorti pour le marché international ?
La différence est la langue utilisée entre français et l'anglais, il y a 3 chansons en plus sur la version anglaise, les histoires racontées ne sont pas les mêmes, elles ne sont ni traduites ni adaptatées. Si les sujets abordés sont similaires, l'écriture est plus directe tout en restant poétique avec des histoires qui sont beaucoup plus féminines et peut être plus féministes sans cacher un quelconque combat, je suis seulement une femme donc je suis féminine. Ce qui est intéressant est que j'écris en anglais, je réfléchis en indonésien et je parle en français donc ce que j'aime c'est d'aligner ces 3 cultures différentes en une seule langue c'est ce que donne Chrysalis, il faut l'écouter ou le lire pour comprendre car ça n'est pas facile à expliquer.

Suivant le pays où vous vous trouvez, vous ne rêvez pas dans la même langue ?
Ca dépend vraiment de la langue que j'utilise dans la journée ou avant de dormir mais finalement je ne me rappelle pas de mes rêves (rires).

Est-ce vous qui vous êtes occupée des textes en anglais ?
En fait c'est moi qui ai écrit tous les textes en anglais; pour le français je donne juste des idées à Eric de mes choix et lui il arrive avec un bout de texte me demandant si l'idée me convient et je lui dis : Oui oui oui continue ou quelques fois : c'est nul, tu recommences s'il te plaît (rire).

Comment s'est passé la rencontre avec Gildas Arzel qui vient jouer de la guitare sur 2 titres ?
Il avait fait parti avec Eric du groupe Canada, je ne me souviens plus exactement de la première rencontre. Quand je l'ai vu il était comme un gros nounours, il a un humour que j'adore, je suis vraiment fan de sa musique. Il a une très belle voix, il écrit très bien, il a un charisme rare, il est drôle et il faudrait que tout le monde soit fan de lui.

Quels sont les artistes qui vous influencent, quels disques écoutez-vous ?
Oh énormément ! J'écoute aussi bien Tracie Chapman que Tricky, Bjork, Massive Attack, Metallica… J'écoute du jazz depuis quelques temps : Billie Holiday, Chet Baker, et en ce moment on m'initie à la musique classique, j'ai un régime particulier de Wagner, de Rachmaninov et de Sibelius. Je crois qu'en temps qu'artiste il ne faut pas s'arrêter à un style, il faut se nourrir de choses pour pouvoir après en extraire quelques choses de nous, ce serait dommage qu'un artiste ne s'arrête que sur un seul genre.

C'est pour ça que je n'aime pas trop les classifications : vous, vous faites partis des variétés, vous de la New Age. Je vois ça comme une discrimination car la musique est une réflexion de la vie et comme notre vie n'est jamais pareille, je rencontre des gens différents, ma perception des choses évolue tous les jours, je n'écoute pas la même chose, mes besoins sont différents et je ne vais pas écrire la même chose qu'il y a 6 mois ou 1 an. J'espère que je vais encore évoluer et toujours avoir envie de cette honnêteté. Les chansons doivent être personnelles sans aller jusqu'à l'autobiographie.

Quand on parle des variétés il y a une connotation tellement négative du genre variétoches et pourtant quand je réfléchis bien, variétés veut dire diversités, un ensemble de plein de choses donc ça ne doit pas être variétés = chansons françaises ou pop-ballades à mourir; non il y a des étiquettes comme ca partout qui me gène c'est pour ca que je n'aime pas coller des noms sur la musique.

J'adore beaucoup l'album de St Germain, il y a juste ce qu'il faut de techno, de jazz, sans trop doser, finalement il lance plein de choses, il les mélange avec beaucoup de goût, il faut qu'en écoutant la musique on ait des surprises, on ait envie d'écouter plus loin, j'aime aussi beaucoup Moby, même s'il est un peu plus répétitif. Tous les deux ils puisent leurs idées dans les sources de la musique : le jazz et le blues.

Croyez-vous que le fait d'écouter du jazz et de la musique classique puisse vous faire évoluer ?
la réponse en   realaudio

Comment avez-vous appris le français ?
J'ai appris ici sur le terrain avec le système D, je regardais beaucoup la télé. Je suis allée 1 mois à l'alliance française et je m'y suis faite des amis irlandais. Après les cours nous sortions et parlions en anglais donc ca ne servait à rien. Je me suis retrouvée chez moi devant la télé et j'ai regardé beaucoup les programmes de AB Prod car le vocabulaire est parfait, ca ne change pas beaucoup ils répètent toujours pareils donc j avais le temps de comprendre et je connaissais toutes les séries (rire) comme Le miel et les abeilles… qui m'ont permis d'apprendre le français, même si les histoires étaient nulles.

Parlez-vous d'autres langues ?
Mis à part l'indonésien, l'anglais et le français non, en ce moment j'aimerais bien apprendre une nouvelle langue mais c'est difficile de ne pas être dans le pays, de ne pas être avec les gens parce qu'on apprend mieux en étant dans le pays, il faut que l'environnement suive.

Comment préparez-vous votre tournée, par qui serez-vous accompagné sur scène ?
Très bien, on vient de terminer 2 semaines de répet, j'ai des supers musiciens 4 merveilleux garçons dont 3 sont marseillais (rire), ils adorent être sur scène et ils m'apportent beaucoup de choses et de force.

Les sonorités seront-elles les mêmes que sur l'album ?

Ce que j'aime c'est qu'il y a l'album et qu'il y a aussi la scène qui est à percevoir différemment parce qu'il y a la vue; il faut que les choses soient jolies, qu'on prépare un spectacle, j'aime bien aussi donner des choses nouvelles pour ne pas donner l'impression d'écouter l'album sinon ça ne sert à rien. Il faut toujours apporter quelque chose de nouveau. Je vais chanter les 2 albums dont le premier date de 4 ans et quand je chante des chansons de cet album, je n'ai pas forcément envie de refaire la même structure. Je veux renouveler sans trop dépayser le public.

Vous ne me verrez pas en blonde platine avec une forte poitrine (rire). Il y aura des moments très intimes, d'autres très musclés, avec des muscles de femmes. Je ne me concentre pas trop sur le décor, tout sera accentué vers moi et les musiciens. J'aime beaucoup la salle de la Cigale (à Paris) où j'ai chanté avec beaucoup de musiciens pour un concert de l'association La Chaîne de l'Espoir, j'ai complètement flashé pour cette salle qui a un côté théâtre donc beau avec une bonne acoustique et en même temps un petit côté décontracté.

Après l'Indonésie, vous triomphez en Europe, seriez-vous toujours capable, au sommet de la gloire, de partir dans un autre hémisphère pour tout recommencer ?
Bien sûr, finalement je m'attache à beaucoup de choses et en même temps à rien, j'aime bien me poser plein de questions pour avoir peur, ne pas être trop contente, ce qui me donne beaucoup d'outils pour faire plein de choses dans ma vie, c'est l'éducation que mes parents m'ont donnée, je suis issue d'une famille musulmane mais je suis allée dans une école chrétienne, il ne faut jamais voir la vie d'une seule façon, il faut se poser des questions et essayer des tas de choses.
J'aime tout laisser tomber pour repartir à zéro, il ne faut jamais se contenter de ce qu'on a, mais en même temps il faut savoir apprécier le moment présent, je le savoure énormément. Je fais très attention à chaque seconde, à chaque personne que je rencontre, mais de savoir que tout peut basculer me rassure aussi car on ne maîtrise pas la vie. Je suis du signe zodiacal du taureau, donc très terre à terre et je fonce.

Vous êtes-vous faite au fromage ?
J'adore La Vache Qui Rit (rire) c'est le fromage des débutants, j'ai beaucoup de mal avec les autres, ca n'est pas grave, on ne me force pas et on m'a dit que les produits laitiers n'étaient pas bons pour une chanteuse… d'ailleurs je bois du chocolat chaud avec du lait … soyons fous (rire).

Et la culture française ?
Ce que j'aime c'est votre passé littéraire et artistique très lourd, ça me plait de savoir que moi je ne sais rien, il faut que j'aille au musée, que je lise beaucoup de livres et j'aime ca. Hélas je ne sors par énormément de chez moi car je n'ai pas beaucoup de temps et j'aime être chez moi à lire, préparer à manger…

Avez-vous le temps de retourner en Indonésie ?
Non hélas pas assez, la dernière fois était au mois d'octobre et c'était pour l'album, actuellement je prépare aussi des vacances avec ma famille mais je dois y retourner au mois d'avril pour la tournée et nous allons donner un concert à Bali dans un temple que j'ai choisi pour faire un MTV Unplugged avec des musiciens locaux. On va faire un spectacle intéressant qui va être une bonne expérience, à Bali dans les temples il y a plein de musique et de danse.

Pensez-vous revenir un jour au rock ?
Je ne sais pas, dans l'immédiat non mais sait-on jamais. En rock j'écoute en ce moment Disturbed, j'aimais bien Marilyn Manson quand il était satanique mais il est devenu très glamour il va plus vers David Bowie en perdant ce côté satanique qui me plaisait.

Le cadeau d'Anggun.



L'album d'Anggun sur Zicline :
le site Internet d'Anggun :

 


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