Vendredi
1er novembre au matin, jour de la Toussaint, les rues de Paris sont
encore désertes, on se retrouve les deux seuls clients d'un
grand café. Rencontre avec un chanteur aux pouvoirs enchanteurs,
sorte d'elfe malicieux perdu au cur de la cité.
Votre
dernier album s'intitule 2000, vous avez mis deux ans pour l'écrire
?
Plus ou
moins. En fait, ça n'est pas facile à quantifier.
J'écris les chansons en plusieurs étapes. La première,
c'est le truc que je ne contrôle pas, qui peut arriver n'importe
quand. Je mets cette idée de côté et plus tard
j'y reviens, beaucoup plus concentré en me disant qu'il faut
que je termine la chanson. Mais ces petits bouts d'idées
ont pu arriver avant 2000, mais c'est en 2000 que j'en ai fait des
chansons.
C'est
un choix de votre part d'avoir laissé ce titre en décalage
dans le temps ?
La
première idée n'était pas de faire en sorte
que le titre soit en retard sur la date de sortie. Sur les deux
premiers disques, autant dans les paroles que dans les titres,
il y avait beaucoup de second degré, très elliptique,
un peu mystérieux
mais là, j'avais envie
d'être un peu plus terrien : 2000. Après, le disque
sort en 2002, tant mieux ! Ca me fait rire, c'est la cerise
sur le gâteau. Mais ce n'est pas ce décalage que
je cherchais, il aurait pu s'appeler "Mon année
2000". |
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Comment
composez-vous ?
Je ne
pars jamais d'une feuille blanche, je laisse venir sans chercher.
Un jour, je joue quelque chose que j'aime bien à la guitare,
c'est souvent une suite d'accords avec une mélodie, et dans
cette mélodie, il y a des mots. Une première phrase
qui m'évoque tout de suite une direction et je développe
le sujet.
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Vous
parliez tout à l'heure d'un second degré dans
les textes, cela vient spontanément ou bien c'est recherché
?
C'est
forcément recherché.
Il
y a un côté faussement désuet dans vos
chansons.
Ce
ton un peu naïf, c'est ma façon de m'exprimer.
C'est naturel, peut-être de la pudeur. Je ne cherche
pas à l'analyser en tout cas.
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Votre
disque commence avec l'idée de mariage, suit la construction
de la maison, puis après l'histoire d'amour se gâte
Suite
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