Zicline


Jeux

 



Paris, 8 juillet 2002, rencontre avec le saxophoniste référence de sa génération. A trente-deux ans, il a déjà une carrière bien remplie et semble avoir déjoué les pièges tendus par ses détracteurs qui lui reprochaient de faire une musique plus facile d’écoute que celle de son père, d’avoir du succès, en bref d’être un fils à papa. L’homme est à l’image de sa musique, élégant et intègre.

Comment êtes-vous arrivé à la musique ?
Avec beaucoup de chance ! J’ai terminé mes études à l’université de Harvard à Boston en 1991, j’ai été accepté dans une école d’avocats, et j’avais l’intention d’y aller, mais je leur ai demandé de prendre une année sabbatique car j’avais besoin de faire une pause, de m’amuser un peu après avoir travaillé dur. A ce moment, je pensais rester à Boston ou rentrer chez moi en Californie. J’ai eu la possibilité de me rendre à New York rejoindre des amis musiciens de Boston qui avaient besoin d’un colocataire supplémentaire pour partager leur loyer. Je suis donc parti sur un coup de tête. C’était la première fois que je me retrouvais entouré de musiciens sérieux, et grâce à eux j’ai pu en rencontrer beaucoup d’autres, des opportunités se sont présentées assez rapidement. Après être resté six mois à New York, je n’avais plus envie de retourner à Boston. J’ai demandé à l’école de m’accorder encore une pause, mais ils ont refusé. Je me suis dit : tant pis et voilà dix ans plus tard !

Vous considérez-vous comme autodidacte en musique ?
Je me dis autodidacte dans la mesure où je n’ai jamais reçu un enseignement académique en solfège et en saxophone. Dans ce sens, oui, je n’ai pas étudié. Mais j’ai été un bon étudiant en écoutant les disques que j’avais chez moi et les musiciens avec lesquels j’ai joué. Ce n’est pas comme si je n’avais pas eu d’éducation musicale. Dans le jazz, le meilleur apprentissage ne vient pas de l’étude, de la lecture de livres, mais de l’écoute, de l’échange. Je considère que mes profs ont été tous les supers musiciens que j’ai écoutés et avec lesquels j’ai joué.

Est-ce que votre père vous a influencé, vous a-t-il aidé à rencontrer des gens ?
Bien sûr, mais je n’ai pas grandi avec lui et il n’a pas eu d’influence sur moi en tant que père, mais beaucoup en tant que musicien. J’ai écouté ses disques depuis ma plus tendre enfance. Le contexte dans lequel je le rencontrais était toujours musical. Il vivait déjà à New York et je le voyais principalement quand il venait jouer en Californie, une ou deux fois par an. Je me souviens de l’avoir vu jouer avec Keith Jarrett, Pat Metheny... J’étais très au courant de sa musique et très influencé par elle. Mais d’une manière générale, il m’a influencé de loin, de la même manière que Sonny Rollins ou John Coltrane. Quand je suis arrivé à New York, j’ai commencé à jouer avec lui, et il m’a engagé dans son groupe. C’était une très bonne opportunité d’apprendre auprès d’un grand musicien, qui se trouvait être mon père, et d’apprendre à créer une relation autour de notre point commun : la musique.

Vous sortez deux disques aux couleurs plus funky, sous deux noms différents,pourquoi ?

Suite

 


Retour au Sommaire - Menu
© Copyright 2002 ZICLINE Contactez-Nous