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Photos : Alexandre Chatelain

 



La révolution que provoque actuellement en France ce jeune garçon cubain mérite toute notre attention. Alors que bien souvent les rythmes latinos sont, soit joués par de vieux papy au cigare fumant, soit par " des guitares " morphologiquement typées Jennifer Lopez, il reste dans cette région un petit chevalier blanc aux cheveux bouclés qui fait de la musique pour le plaisir de faire danser. Exilé volontaire sur Paris, rencontre avec le Goran Bregovic d'Amérique du sud.

Appeler votre nouvel album Révolucion c'était un cri de votre enfance ?
C'est un cri de l'intérieur de moi. C'est la révolution de pouvoir dire ce que tu veux sans contrainte. Là mon disque s'est fait dans la même optique. Je l'avais déjà fait avec Mulata et celui là n'est que la confirmation. Ce n'est pas évident de faire ce que l'on veut dans ce métier. C'est la continuité, une réaffirmation de ce que je voulais faire.

L'album sonne plus pop que le précédent ?
Cela ne m'inquiète pas ou ne me réjouit pas. La seule chose importante c'est d'être honnête avec soi même. Ce disque est la somme de mes origines et de mes voyages. Le mixage de toutes ces cultures qui se sont faites miennes. Ce qui est marrant c'est que les cubains trouvent qu'il sonne comme à la maison. Finalement je n'ai rien contre le mot pop car la musique que l'on fait chez moi c'est de la musique populaire.

Faut-il que vos chansons fassent danser pour qu'elle soient à vos yeux de bonnes chansons ?

Non je ne pense pas mais en même temps c'est quelque chose qui est en nous à Cuba. La danse est synonyme de fête, de samedi soir. La danse chez nous c'est la vie. Mais quand tu prends mon disque tu vois qu'il y a ce voyage entre la nostalgie, les chansons douces et un peu plus lymphatiques, pour parfois exploser en bougeant beaucoup. Tout ça c'est Cuba, tout ça c'est moi-même. On passe souvent du rire aux pleurs chez nous.

Votre musique ressemble beaucoup à celle que peut jouer quelqu'un comme Goran Bregovic exilé lui aussi de son pays d'origine et voyageur éternel ?
La musique cubaine est ce qu'elle est car elle a su se mélanger. J'en souffre parfois car je rencontre des puristes qui ne veulent pas qu'on touche aux lois sacrées. La grande musique cubaine des années 50 avec comme exemple le Buena Vista Social Club, c'était grandiose car c'était une musique très mélangée, ils prenaient des choses de partout et les intégraient à une base. Sur le socle du mambo on mariait un big band américain pour en faire le rock'n'roll de Cuba. Je ne fais que suivre l'exemple de mes maîtres en mélangeant encore les peuples, les cultures…

Votre musique semble vivre sans obligation de devoir comprendre vos textes ?

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